Compte-Rendu de ma mission à Kalche pour Solidarité Kalche Nepal
MILLET Tobias
Je suis allé à Kalche du 17/11/2016 au 2/12/2016, accompagné de Emma et Alexia, les deux sages femmes jeunes diplômées, et Denze, notre amie népalaise qui avait le rôle d’interprète. Je me suis greffé au projet dans le but d’aider à l’école, que ce soit pour l’infrastructure, la vie de l’école ou même l’éducation à proprement parler.
Nous avons logé pendant les 2 semaines dans la maison « communale » construite par un bienfaiteur Japonais :
Cette maison est plus une sorte de hangar, il n’y a pas d’isolation (il fait froid la nuit et très chaud la journée) mais elle est grande et située à 2 pas de l’école (parfaite pour le professeur). Elle possède un grand nombre de chaises en plastique, une table et une étagère contenant beaucoup de livres éducatifs (métiers, anglais, népalais…). Enfin la maison japonaise possède 2 toilettes.
L’école de Kalche :
Ma mission initiale était de m’occuper à la fois de superviser la construction des toilettes, de donner des cours d’anglais aux enfants et si possible à Ome le professeur (jeune du village qui, étant plus instruit que la majeure partie du village, s’est vu offrir la position d’instituteur) et de voir ce que je peux faire pour améliorer la vie des élèves (nourriture à midi, isolation phonique…).
Durant les premiers jours, la présence de Lhakpa a rendu plus facile notre intégration et l’avancée du travail. En effet son influence est grande sur la population de Kalche, et les gens l’écoutent quand il parle. Nous sommes arrivés un jeudi soir, le vendredi matin j’ai été introduit à l’école comme nouveau professeur. J’ai découvert l’organisation générale de l’école, les élèves et les professeurs. L’école de Kalche possède en théorie 3 professeurs « compétents », payés par l’État, et un jeune dont j’ai parlé plus haut.
Elle possède donc 4 enseignants pour 5 classes, ce qui est insuffisant. De plus le professeur principal n’est quasiment jamais présent (j’ai eu l’occasion de le voir qu’une fois en 2 semaines) et les autres ne viennent pas tous les jours… Il est assez fréquent pour les enfants de se retrouver avec seulement 2 enseignants pour la journée. La semaine scolaire commence le dimanche et finit le vendredi après-midi à 13h. La journée commence à 10h et finit à 15h avec 1h de pause entre 13h et 14h excepté le vendredi.
5èmes années 4èmes années
3èmes années 2èmes années
1ères années
En 1ère année il y a environ 70 élèves, en 2ème et 3ème année ils sont une vingtaine et en 4ème et 5ème année ils ne sont plus qu’une dizaine. J’ai donc commencé mon premier cours dans la classe des 5ème années (les plus grands de l’école de Kalche) le vendredi matin à 10h. Je fus enseignant pendant les 2 semaines de présence (mis à part 2 jours d’angine).
Ma journée s’organisait de la sorte : De 10 à 11 cours avec les 5èmes années, puis de 11 à 12 avec les 4èmes années et de 12 à 13 avec les 3èmes années. À la pause de 13 à 14 je m’occupais, avec l’aide des professeurs présents, de distribuer le « beton rice » (dont je reparlerais plus tard). Enfin l’après midi je faisais 30 mins de cours aux 2èmes années et 30 mins de cours au 1ères années. Voici le programme que je pensais être celui qu’on attendait de moi, mais la communication avec les autres professeurs n‘étant vraiment pas aisée je n’en étais pas complètement sûr. J’ai quand même suivi ce dernier avec une touche d’improvisation : « à la népalaise ».
J’ai remarqué que les enfants étaient très souvent en autonomie de part le manque d’instituteur mais aussi du fait que les instituteurs présents ne passent pas beaucoup de temps avec les élèves : il est fréquent de les voir assis dehors sur « les chaises en plastique des professeurs » attendant que les enfants finissent les exercices qu’ils ont écrit aux différents tableaux des différentes classes.
J’ai aussi remarqué un problème, qui avait déjà été évoqué auparavant, celui de l’isolation phonique. Je l’ai d’autant plus remarqué qu’il me fallait l’attention des enfants, ce qui devient compliqué lorsque la classe d’à côté se met à chanter une chanson qu’ils connaissent aussi et qui emporte les moins attentifs de mes élèves.
Je suis bien loin d’avoir fait des enfants des bilingues, ce que j’ai essayé de faire avec les 4èmes et 5èmes années c’est de leur donner un vocabulaire de base grâce à des dessins, j’ai essayé de leur faire lire de l’anglais grâce à des livres pour enfants écrits en anglais et en népalais. J’ai réussi à obtenir quelques phrases de quelques enfants dans les 2 classes. Pour ce qui est des classes de 3èmes, 2nds et 1ères années je leur ai fais répéter des phrases (l’alphabet pour les 1ères années) et recopier des phrases en anglais pour améliorer l’écriture.
Pour ce qui est du « Beton Rice », je me suis occupé de la distribution les midis avec l’aide des enseignants présents. Ce que nous faisions pour une distribution efficace, une personne s’occupait de faire sortir les enfants au compte-gouttes de leur classe et 2 personnes s’occupaient de servir une portion de la taille d’une timbale à la sortie de la classe à chaque enfant. Au début les enfants étaient un peu déroutés, ils ne savaient pas quoi faire de la portion, différentes solutions se présentaient : la petite poche du sac, la petite poche de leur uniforme… Mais très vite des enfants ont commencé à venir avec des sachets plastiques, certains avec du sucre au fontd, d’autres ont réalisés des bols en papier…
Nous avons constaté qu’avec un sac de 20Kg nous pouvons faire 2 midis. D’après Lhakpa l’idée du « beton rice » n’était pas bonne et pas forcément bien vue par la totalité des villageois, je suis d’accord que c’est une solution qui n’est pas des plus viables étant donné qu’il faut un apport continu d’argent et de stock mais de voir les enfants si ingénieux et enthousiastes lors des distributions ne montrait pas cet avis.
Hors école :
J’ai eu l’occasion d’aller voir le réservoir en haut du village de Kalche avec Lhakpa et Nakur Dong que l’on disait « terminé ».
Plusieurs problèmes se présentaient : Le tuyau d’arrivée d’eau n’est pas sous terre, il arrive dans le réservoir par l’ouverture du haut, ce qui fait que la trappe n’est jamais fermée complètement. De plus l’on peut voir sur la photo de gauche un trou de la taille d’un melon qui peut permettre aux grenouilles et autres animaux de pénétrer dans la réserve d’eau potable.
Il est vrai que Kalche est un village où il y a pleins de problèmes, dus au manque d’éducation et d’infrastructure de santé (délaissement du gouvernement), pauvreté (loin des touristes qui reste l’activité principale du pays), …
Mais en même temps c’est un endroit tellement beau et malgré leurs problèmes les habitants de Kalche sont très attachants ! Je voulais donc finir ce compte rendu avec une série de photos témoignant de tout ça.
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